Il y a de la moiteur dans l'air, un orage en embuscade. D'ailleurs, le cuir des vaches dégage ce parfum qui sature le vaste pré. Agacées par les taons qu'elles fouettent d'un vif coup de queue, les gasconnes font tinter les sonnailles dans une mélopée immuable.
Sur la terrasse de l'auberge, c'est sous un parasol que je déjeunerai, les lunettes de soleil remontées dans les cheveux, la vue perdue au loin dans la vallée ou le regard caressant les cimes. Je me retrouve avec moi-même comme si le temps ne m'avait rien volé.